Scène d'exposition
Je n'avais pas tellement envie de devenir donneur de sang bénévole, mais Violaine, la présidente de l'Amicale, ne se laissait pas décourager si vite. Ses arguments ne manquaient ni de sincérité, ni de pertinence. Et sa cambrure de pied était bien charmante. Pendant qu'elle m'expliquait comment il lui fallait trouver de nouveaux donneurs, et pourquoi les besoins augmentaient sans cesse, je regardais la petite veine tentatrice battre à sa cheville, je me figurais enfoncer un trocard d'acier sous sa peau diaphane et lui placer un cathéter. J'ouvrais la petite vanne. Le sang, lisse comme du vin, se mettait à couler dans la sciure de bois, d'abord goutte à goutte, puis d'un filet continu, tranquille et généreux, emplissant le creux des copeaux qui jonchaient le sol, irriguant peu à peu toute la menuiserie de Monsieur Miguet, le mari de Violaine.
(premier chapitre d'un texte en cours d'écriture, Marathon du 28-30 mai 2010, à suivre)
Je n'avais pas tellement envie de devenir donneur de sang bénévole, mais Violaine, la présidente de l'Amicale, ne se laissait pas décourager si vite. Ses arguments ne manquaient ni de sincérité, ni de pertinence. Et sa cambrure de pied était bien charmante. Pendant qu'elle m'expliquait comment il lui fallait trouver de nouveaux donneurs, et pourquoi les besoins augmentaient sans cesse, je regardais la petite veine tentatrice battre à sa cheville, je me figurais enfoncer un trocard d'acier sous sa peau diaphane et lui placer un cathéter. J'ouvrais la petite vanne. Le sang, lisse comme du vin, se mettait à couler dans la sciure de bois, d'abord goutte à goutte, puis d'un filet continu, tranquille et généreux, emplissant le creux des copeaux qui jonchaient le sol, irriguant peu à peu toute la menuiserie de Monsieur Miguet, le mari de Violaine.
(premier chapitre d'un texte en cours d'écriture, Marathon du 28-30 mai 2010, à suivre)
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