lundi 29 novembre 2010

mercredi 10 novembre 2010

déroutant ?



cliquez sur l'image pour zoomer

mercredi 13 octobre 2010

LES (H) À 6 EUROS !

Pour retrouver l'univers textuel et visuel des (h) dans une enveloppe thématique à 6  seulement (frais de port compris) :


* NOS OURS
textes et visuels de Judith Lesur, Loutre-Barbier, Marie-Françoise Prost-Manillier, Patrick Ravella, suite à l'exposition à la Galerie 4, Barbier de Nîmes, octobre 2010

* MYTHOLOGIE(S)
textes et visuels de Pierre Évrot, Étienne Faye, Frédérick Houdaer, Stéphanie Lefort, Judith Lesur, Prune Long-Chanay, Loutre-Barbier, Leïla Lovato, Marie-Françoise Prost-Manillier, Patrick Ravella, suite à la lecture à la MAPRA, mai 2010




Pour commander par mail : les_h_auteurs@orange.fr

mardi 28 septembre 2010

jeudi 23 septembre 2010

les (h) en monstration à la Mostra

quelques textes au fil des rues...


puis au fil œuvres...

photo Matilde Brugni pour la Mostra

fil à suivre dans les prochains mois...

mardi 31 août 2010

la rentrée des H


une œuvre plastique de Marie-Françoise Prost-Manillier, une vidéo de Judith Lesur, des cartels de Leila Lovato, des lectures des H... et le début d'un parcours avec la MOSTRA de Givors sur toute la saison

mardi 29 juin 2010

deux (h)auteurs en résidence d'écriture au Cameroun !



le Théâtre Le Guignol de Lyon (France) s'associe au Jeune Auteur (Cameroun) pour impulser une rencontre entre auteurs de Rhône-Alpes et du Cameroun dans le cadre d'une résidence d'écriture pour la marionnette à Kribi cet été.

Les deux défricheuses de terrain sont Stéphanie Lefort et Judith Lesur.

Au programme :
AU CAMEROUN
* la création d'un Observatoire Euro-Africain des Littératures Francophones et d'une Fête du Livre
* des ateliers, avec pour objectif la production de textes pour la marionnette
* des actions culturelles (lectures publiques et ateliers d'écriture)

A LYON
* lecture des textes (Librairie Terre des Livres...)
* mise en scène d'un texte de la Résidence par la cie des Zonzons
* carnet de voyage publié dans la Revue ON (éd. ONIVA) et dans Livre&Lire de l'ARALD

Des partenariats avec libraires, éditeurs, structures culturelles et financeurs sont en cours, pour valoriser cette première étape de promotion de l'écriture contemporaine francophone, qui développera d'autres rendez-vous entre auteurs africains et européens.

Le projet est soutenu par le Ministère de la Culture du Cameroun, le PASOC, la Région Rhône-Alpes

pour suivre la résidence "en direct", rendez-vous sur le blog

point de vue sur la mer / Judith Lesur & Frédéric Muller

dimanche 27 juin 2010

tranches d'aire

Pierre coupant des "h" dans du carton au couteau électrique
Laurence et Rosalina lisant l'avenir dans des tabliers roumains
Marie-Françoise agrafant un bouquet de fleurs artificielles sur un platane
Prune faisant des tartines
Stéphanie mangeant des fraises tagada
Leïla libérant les mots d'une cage
Étienne cherchant un laurier rose
Judith lisant un texte trop long
Les flyers dans le vent
Zéphir dans l'herbe

jeudi 24 juin 2010

les (h) prennent l'air(e)


Vendredi 25 et samedi 26 juin 2010
Parc du Vallon – Lyon La Duchère
2 jours de fête pour changer d’air(e) !
Le festival Duch’Air(e) donne rendez-vous à tous les Lyonnais les 25 et 26 juin dans le Parc du Vallon sur les hauteurs de Lyon. Une quarantaine d’artistes et d’associations investissent le parc, ses arbres, son château fort, sa vallée des castors et sa grande plaine pour des balades artistiques, interactives et numériques, des workshops citoyens, des concerts, du slam… Duch’air(e) c’est aussi la convivialité avec du cinéma en plein air et des animations pour les plus jeunes.
Un festival pluridisciplin’air(e) !
1 air(e) de Babel : un espace poétique pour un voyage avec les mots. Lecture de poésies en français, berbère et arabe, déambulation littéraire, atelier de calligraphie, contes, lectures.
1 air(e) art’borée : une galerie sous les arbres pour une dizaine d’installations plastiques réalisées au cours de résidences artistiques (certaines ont lieu en ce moment) sur le quartier et avec la complicité de Duchérois.
1 air(e) de Fête : musique, spectacles et performances, concert Slam/rail, batucada, spectacle pour enfants, danse…
1 air(e) Numérique : projection ciné en plein air, circuit nocturne entièrement dédié aux arts numériques, vidéo, Clips…
Les artistes du festival : Là Hors De, le collectif des (H)auteurs Juste Milieu, Rodolphe Montet,  Emilie Piat, Nuno Lopes Silva, Qimel, Cie Hallet Eghayan, Art Gens, Gertrude II, Tata Milouda, Le Fanal, Divadlo na peróne, Eric Massé / Céline Déridet, AADN, Scenocosme, Abi Abo, Salima Lekouara, Les Krapos,   The Womps,La résistance, Sweet fanafati, K-Frine des îles

Consultez le préprogramme du festival sur les sites :www.lahorsde.com et www.gpvlyonduchere.org

mercredi 23 juin 2010

Affaire Guillon : Sarkozy s'explique

De passage sur le blog des (H)auteurs,
notre président aurait déclaré :
Par mesure d'économie,
j'ai dû licencier la Vérité.
La vérité, c'est ce qui nous a
toujours coûté le plus cher à l'UMP,
et ça nous rapporte jamais rien.
Hortefeux et Woerth
voulaient que
je licencie plutôt la Justice,
je leur ai répondu
que c'était déjà fait.

samedi 12 juin 2010

Le cabaret poétique

FEU SUR LE QUARTIER POETIQUE !

Le dimanche 20 juin, soit 24 h avant le début officiel de l'été, liquidons "le printemps des poètes" au Périscope ! Pour cela, rien de tel... qu'une belle fiesta poétique !
Le dimanche 20 juin, à 17 h, s’inviteront sans plus de manière les poètes
Pauline Catherinot, Frédérick Houdaer, Prune Long-Chanay, Philippe Puigserver, Leïla Lovato, Cocteau Molotov et Martin Rodde. Moyenne d’âge : 35 ans. Et toutes leurs dents.
P.A.F : 2 € (inscription pour l'année au périscope)

Le Périscope, 13 rue Delandine 69002 Lyon (entre la gare de Perrache et les prisons vidées de leurs prisonniers !)


jeudi 10 juin 2010

Alexis Garandeau, marathonien invité - 1

        
photo Aurélie Haberey 

             Si vous aviez été, un vendredi de mai, à 17h56, sur le parking de Sakinata Company, vous auriez vu un homme, un peu ébouriffé, vêtu d’une veste et d’un jeans noirs, les manches de son pull beige foncé remontées sur celles de la veste noire, en train de se pencher sur la terre… pour renouer le lacet de sa chaussure droite.
            Vous pouvez douter de l’exactitude de ce fait, précis mais néanmoins anodin, et loin d’être remarquable, parce que vous pensez que je suis le seul à le relater.
            « L’écrivain, dites-vous, a droit à toutes les fantaisies. Il suffit de le savoir pour se rappeler qu’il conduit son imagination à produire un résultat qu’il soumet à notre jugement.
_ Non, vous répondrai-je. Non. Car il y a une photographie. Cet instant très précis et cependant anodin a été aussi remarqué par quelqu’un qui en atteste l’existence passée : un photographe.
            Peut-être n’auriez-vous pas remarqué ce moment si vous aviez été, ce vendredi-là, à cette heure-là, en ce lieu-là ; mais si vous aviez observé cet homme, à cet instant-là, et sa façon de relever la tête vers le ciel après avoir relacé sa chaussure – ce que le photographe n’a pas su capter, vous auriez compris que tout s’était joué à ce moment précis.
            Vous avez le droit de me penser comme un simple bonimenteur, mais je trouverais ça exagéré, surtout si vous continuez à lire cette histoire, que je raconte par la fin :
Etienne Seux s’était penché vers la terre, avait renoué son lacet, avait relevé la tête vers le ciel et tout s’était joué dans ce mouvement.

            Etienne Seux avait passé une partie de la nuit à danser au Shanghaï. Il avait croisé quelques amis et s’était bien amusé, et n’était pas rentré trop tard, mais ce n’était de toutes façons pas grave, car il ne travaillait qu’à dix heures le vendredi. C’était quelque chose qu’il avait dealé avec Stéphanie, la dir com : il travaillait alors jusqu’à 19 heures. Cela arrangeait aussi Stéphanie pour boucler la publication du week-end qui partait à l’imprimerie à 20 heures. Etienne pouvait donc sortir le jeudi soir, ou faire des choses pour la colocation le vendredi matin.
            Etienne Seux s’était donc couché, ravi de sa soirée, et assuré de pouvoir dormir un peu le lendemain matin.
            Mais au réveil, Etienne Seux se sentait de très mauvaise composition. Il se sentait fatigué et mélancolique. Pendant la nuit, de gros nuages gris et ronds s’étaient amoncelés dans sa cervelle. Avant même d’ouvrir les yeux, il se sentit le regard noir et désespéré. Il se regarda dans la glace et put vérifier qu’il valait mieux éviter de le faire quand on était désespéré.
Il jeta un œil par la fenêtre pour voir le temps qu’il faisait : sombre et gris, il pleuvait à verse. Etienne se dit que c’était un temps de merde, et qu’il était aussi simple d’ouvrir la fenêtre, de prendre appui sur la balustrade, de mettre un pied sur le rebord et de se laisser tomber dans le vide.
            Une compagnie de pigeons traversa le ciel dans une grande courbe et une feuille d’érable s’accrocha un instant au linge étendu en face. En bas, dans la rue, quelqu’un marchait sous un parapluie jaune et disparut.
Etienne prépara du café, fit sa toilette, remplit un bol de céréales et y versa du lait. Tout lui était pénible, vain et douloureux.
Il prit son petit-déjeuner en silence, sans la radio qu’il mettait d’habitude, doucement parce que ses colocataires, Lofti et Eva, dormaient encore.
Il n’arriva pas à finir son bol de céréales, et cela lui fit monter les larmes aux yeux. Il se resservit du café et alluma une cigarette d’une main mal assurée. Il se rappela qu’il devait acheter une courroie pour remplacer celle de la machine à laver, et cela le clama un peu. Après avoir terminé sa cigarette, il s’habilla pour sortir.
Il finit par trouver le magasin, tout en pestant parce qu’il n’avait noté l’adresse nulle part. Une fois devant le vendeur, il s’aperçut qu’il n’avait pas emporté le modèle de la courroie, ni noté la référence. Il se trouvait ridicule d’être sorti sans avoir vérifié qu’il avait tout emporté.
Si ce n’était pas déjà le cas, Etienne Seux commença à se détester.

mercredi 9 juin 2010

D'après contrainte...

La photo visible ci-dessous m'a amenée à écrire un petit ensemble de textes : "Personnes avec couvre-chef, 4 portraits".


Voici celui qui est le plus directement inspiré par l'image tirée au sort. Les autres présentent également des personnes ou groupe à la marge. Je m'adresse à chacun d'entre eux pour leur signifier qu'ils n'ont pas de place "ici", et qu'ils doivent partir. Pour aller où.



Puis il y a l’homme qui en est arrivé là.

Quoi là ?


A cet état cette confusion de tissus en surplus de la peau.

Quelle peau ?

Je ne sais pas j’imagine une peau en-dessous du cumul de vêtements forcément une peau on n’a jamais vu ça autrement. Cela me fait penser à son exclusion.

Appeler un chat un chat

Une poule surplombe son crâne. Rien de tricoté rien de fait main par maman mais un gallinacé.

Un hasard.

Un hasard bienvenu un point sur le i qui le repousse définitivement hors de.

Et après ?


Après plus grand-chose. Ce qu’il joue ce qu’il croit dur comme fer.


Allons, tu te rends compte il faut laisser cette basse-cour désertée par la volaille.

Autour rien ne correspond à ton rang.

Car tu es comte peut-être, ou duc, mais de quel pays au fait.

Dis de quel carré de terre tu es le prince. Ici tu es ce que l’on appelle « un pauvre hère ». Bien sûr tu es pauvre et ça seulement.

Mes concitoyens ne savent plus s’ils doivent pleurer ou alerter la garde quand ils t’aperçoivent.


Allons, il faut te faire adopter ailleurs. Quitte à chercher longtemps et à t’arrêter bras ballants au centre de la foire, sans trouver de giron.


Car ici aucune demeure ne t’est donnée.

Les miroirs sont répulsifs, et les maisons fermées.

mardi 8 juin 2010

la contrainte de Leïla Lovato

On ne voit pas la main qui... montage photo de Frédéric Muller

RV Pyramide

Scène du début

Quand j'ai voulu décompter mes flacons de sang, pour comparer avec les résultats de Françoise, on s'est vite rendu compte qu'il y avait maldonne. Elle pour la philosophie, la quête du sens. Moi pour l'hématologie, la quête du sang.
- Et tout ce sang, que vous récoltez bénévolement, qu'est ce que vous en faite ? me demanda Françoise.
- On le remet à des laboratoires, qui se chargent de le conditionner et de le transformer.
- Et ensuite, ces laboratoires, qu'est-ce qu'ils en font ?
- Ils le vendent aux hôpitaux.
- Ils le vendent cher ?
Sa dernière question me rendait trop perplexe pour que je puisse y répondre de suite. Il y eut un silence. Alors Françoise m'a récité quelques vers de Saint-John Perse, le poète.

"Et à celui qui chevauchait en Ouest,
une invincible main renverse le col
de sa monture, et lui remet la tête
en Est."

J'ai fait un tour complet d'horizon, en sang s'inverse des aiguilles d'une montre. Est, Nord, Ouest, Sud. Il était trop tard pour que je rejoigne le véritable congrès des donneurs de sang au 69 boulevard Richard Lenoir. Avec Françoise, on a décidé de rester là. C'était le début d'une histoire. Je lui ai fait visiter ma chambre. Elle m'a fait visiter la sienne. On a échangé notre sang. On a mélangé nos sens. Après on a quitté l'hôtel et on s'est aimé pour la vie. Amour éternel. L'amour éternel, c'est vrai que ça fait long. Heureusement, comme nous l'enseigne la philosophie, la vie est plutôt courte.


(chapitre 10.......fin)

RV Pyramide

La scène où tout bascule

J'ai téléphoné à l'hôtel Pyramide, à Paris, où devait se tenir la rencontre annuelle de toutes les Amicales. Et ma vie a basculé quand j'ai dit : « Je veux réserver une chambre pour le congrès national des donneurs de sang. » On m'a répondu : « Pas de problème, nous en avons déjà qui vont résider ici, et nous donnons même une petite soirée privée pour les accueillir. Voulez-vous que je vous inscrive ? » J'ai dit que oui, avec plaisir. Mais la réceptionniste avait compris de travers. Le même jour se tenait un colloque de philosophie, avec le groupe international de donneurs de sens, qui n'a rien à voir. Je suis arrivé à l'hôtel avec ma petite valise, et dans mon cartable les statistiques établies sur notre registre des dons. J'ai suivi les flèches « réception congressistes » et je suis tombé sur Françoise. J'étais en avance, elle aussi, il y avait encore que nous deux. On a commencé à parler ensemble.


(chapitre 9. à suivre)

dimanche 6 juin 2010

Jesus is always on my mind



photo de Delphine Simon
la contrainte : une bigote

vendredi 4 juin 2010

prélude au marathon

Saint Julien aide-moi donne moi du "molin", molin à parole, à vent, molette à coudre, molette à pince! Saint! Saint-Ju!, Saint Juste, Saint Julien! Monsieur Molin, Madame Molette… Aidez-moi! Je dois écrire, alimenter la machine à décrire, m'arracher les cheveux dessus. Il est "minuit passé minuit", c'est l'heure de l'horreur. Bandelettes de papier, banderilles de consignes. Oh! Les Saints, vous dormez? Laissez, laissez…
Et toi le scribe de contrainte, contraignant "contraigneur",
tu t'en fous! Tu dors toi aussi! Laisse! Je vais me brouiller seul, m'embrouiller sûrement. Laisse. J'ai une contrainte. J'organise mentalement un rendez-vous avec elle. Laisse-moi me débrouiller seul, laisse. Laisse de corde. Corde laide. Seul le chien tire sur sa laisse à toujours aller, aller voir, sentir
le plus loin.
Il veut toujours avancer. Le bout du pré, le bout du chemin, le coin de la rue... Il ne sait pourquoi, mais il veut cela, toujours plus. Moi, je sais ce qui est là bas, sans y avoir mis un pied, je peux l'imaginer, l'inventer même. Donc y aller, ne serait que simple vérification. Á quoi bon? Si je tire sur la corde c'est pour la briser. Je me détache et débarque. J'ai une rencontre avec ma contrainte. Prendre la contre-allée. En avance, elle est là. Elle a déjà commencé.

mercredi 2 juin 2010

Petit prince aux pieds coupés mais que vois-tu, maton, sous le ciel ?


Que dessinent les princes, les maîtres d'étoiles, les souverains trafiquants et les ordures d'amour, le matin au couché. Que matent-ils ainsi, les amis, les matons, avec leurs longues vies.
Je me couchais de fort bonne heure le matin, les moignons torchés dans leurs linges. La nuit se binait en lambeaux sur ma lentille, je n'avais pas d'envie particulière à ce moment-là. Même dormir, enfin. L'écharpe de maman me tripotait l'échine ce matin. Me triturait le menton c'est de la laine et mon pyjama me gravait des runes insanes.
Ce matin. La guigne ce ciel. Que lire là-haut qu'un trait qu'une lampée ne saperait pas. Auprès de ma grosse putain d'ourse pas banale je vais dormir je vais mettre l'oreille sur son sac à la grosse et ronfler des airs de torero, tiens ça m'fait penser à Sébastien Castella, sexe au clair sous le brushing, sa voix de fausset, Juan Aparicio, lèvres offertes à la puissance du fauve, qui plonge en lui. Les étoiles servent encore, ben ouais dans ma nuit nuit bien sombrette, avec des taches de nuages, et mes jolis rêves de sodomie s'envolent, par la rondelle métallique, étroite, jusque la lune translucide, s'éparpillent à tous les vents, je vais te faire la peau mignon, te la transpercer, ouvrir les lèvres de ton ventre, trouver l'estomac, défoncer la vésicule, le pancréas croquer dedans. Ah ah ah ! La grosse Ourse à poils, pelage froid, pelage droit putain ça y est, ça y est elle se gratte le bidon – et je n'ai pas besoin de te parler de sa vulve gelée, sa vulve brochée bouchée magasin de plaisir des yeux et magasin d'enfants morts à la montagne. Longues chevauchées vers la montagne, détour par les gouttes ivoirines le chemin des tissages et puis, au bout, les baisers drus chuchotés. Le petit poney en plus, non mais regarde le poney l'âne la chienne Pégase la chienne de ponette avec ses ailes de pigeon à la con. Oui c'est ce que j'ai dit c'est parce que je ne peux rire ahahahahaha sans saigner les cochons qui s'emmêlent et bêlent sur les sommets de l'Himalaya, l'Himalaya parce que c'est haut. Petit prince aux yeux pétillants d'orge brun, son régime de bananes sur les oreilles. L'a pris une grue pour monter en haut de sa montagne ? avec ses chevaux ? Putain sur ses grands chevaux putain. Et maintenant j'arrête. Je n'en peux plus de m'entendre. On ne s'entend plus je veux dire. Parler. Oh mon prince mon joli prince aux pieds coupés.

lundi 31 mai 2010

en fin


la dernière image de notre hôte marathonienne à St Julien Molin Molette, Delphine Simon

Le marathon des (h) - Mai 2010




J’ai une copine, elle a eu des problèmes.
On l’a retrouvée dans un champ, les yeux bandés.
Moi peinard dans mon escaravaneJe tourne la manivelle de ma boite à cauchemar.

Ce serait une fois, il ferasse nuit, sans un sourire de lune, pas la moindre lueur de poire.

Cette fille n’a aucune chance de s’en sortir.
Sa langue est coupée net à la lisière de son palais. Elle est dehors, dans un champ de blé embrouillé de cheveux
Des cheveux
Une carte postale de cheveux
Un champ de champ de cheveux de traverse.
Je veux ces cheveux. Je veux cette fille moi, moi, moi-moi-moi, cette fille et moi.
Je trempe comme un vieux drap pendu à la fenêtre, je goutte à goutte, c’est pas dieu poss tant-tant sa nuque me connardise.

C’est une fille, peut-être un peu jolie.
Ensemble dans les autrefois on sautait des frontières
On s’essorait aux cordes à linge
Moi, la fille et moi on se drapait dans des plis de rivière
Les parents nous cherchaient mais nous, on s’enfourchait complètement

Elle a les yeux bandés il fait noir-noir sur le bord de la route.
Comme on ne voit pas son visage, elle n’a pas pris une ride depuis nos aurores à califourchette.

Elle bande
Je passe ma langue sur l’énectar de blés qu’elle a pris soin de mélanger à ses cheveux.

Dénouez moi ce fil à couper les cheveux en quatre d’une fille qui s’ennuie à flétrir dans un nectar de vigne.
Loin, plus loin, au bout du bout du très bout dans mon escaravane je broute le minou d’une limace bleue.
A la fin, on bavera de conserve sur la fille aux yeux célo-fanés.

Alors c’est ça l’histoire de cette fille ?

Non, il doit y avoir un mort quelque part.
Elle a tué son père, elle a tant-tant honte qu’elle a dégobillé ses yeux.
Un mort sale, des morceaux, se dit-elle, tandis qu’elle s’escargote vers sa petite maison blanche.

Non, elle sort de chez le coiffeur.
Elle s’est fait des rajouts, ton sur ton, en plus frisé, un châtain clair tirant sur le nègre marron.

Non, c’est un garçon, il a les cheveux long c’est un adorateur de Jésus Christ. La caravane passe. Dedans sa bouche le vent aboie.

Non, non, non, c’est une bille, elle a roulé toute la journée!
Elle s’est couvert de serpillière puis, de guerre lasse, braqué une banque en bande organisée. Maintenant elle a faim elle mangerait un bœuf.

Non, c’est la cousine du père queutard, elle a perdu à la roulette l’argent de sa mère avortive.

Non, c’est une camée, le nez dans la poudre à longueur de fournée.
Dedans son cul de pleine misère, plumardent les embourgeoisés.

Non ! C’est la fille du caravansérail, une éventreuse de danse indigène, je m’en souviens elle se nombrilait au soleil en fredonnant des airs manouches et moi, moi, et moi, moi-moi-moi, cette fille, je grattais déjà dans ses paumes les numéros du loto gagnant.

Non. C’est une madame sans gène et sans ADN. Une mémoire blanche garée là-haut sur le bord de l’autoproute.

Je l’appelle, et je lui dis : t’es nulle, tu touches plus une caravane. Lâche l’affaire, va relinger ta carcasse, t’es pleine de vices et fagotée comme une poutrelle.
Avant je voulais te construire un ciel de traîne pour qu’on y glandouille à toison.
J’voulais ton beurre ET ta biscotte.

Puis tu t’en vas, puis tu reviens, et là, là, et là, tu veux jouer à colin maillard ?

Elle a opiné du bonnet
Ni une ni deuze
Moi peinard dans ma caravane j’ouvre la porte à mon cauchemar.

samedi 29 mai 2010

RV Pyramide

Registre des dons

Marie Coste......................300 ml
Lucie Oriol.......................600 ml
Angèle Chaize..................200 ml
Margot Combes...............400 ml
Catherine Sagès...............900 ml
Jeanne Rouche................600 ml
Pélagie Rouche................450 ml
Louise Dumas.................450 ml
Sophie Vergne.................200 ml
Louise Popard.................450 ml
Claudine Porte................450 ml
Rose Cannet....................350 ml
Géraldine Pacalet...........450 ml
Marthe Béreau...............450 ml
Mme Magnard...............400 ml
Joséphine Sabot.............450 ml
Clémentine Jabalier.......250 ml
Agathe Charmin.............350 ml
Régine Guigal.................600 ml
Marie Thérèse Cognet....300 ml


(chapitre 8. à suivre)

RV Pyramide

Chargé de casting

Violaine m'a mis au recrutement. Dans la rue, sur les places de marché, ou encore tout un immeuble, palier par palier. Le truc c'est de commencer comme un sondage :
- Bonjour Madame (ou Monsieur) puis-je vous poser quelques questions pour une enquête. Ça prend très peu de temps. Voilà, première question : « Est-ce que vous avez déjà donné votre sang ? »
Et les réponses :
- Le don du sang j'ai rien contre. Je l'ai fait une fois que je passais devant. C'est juste que c'est pas sur mon chemin. Ils viennent pas dans le quartier.
- Le don du sang, j'y pense souvent, surtout donner les plaquettes, comme mon beau père – parfois il est relié directement à un patient, mais sans le voir. Je dois avouer qu'il y a un frein, je sais pas pourquoi.
- Non, je suis homosexuel et le don du sang est interdit aux homosexuels. Je précise que je suis donneur universel.
- Moi ? Pourquoi ? Si j'ai déjà donné mon sang ? Une fois c'est tout.
- Le don du sang, je me souviens plus. Je crois pas.
- J'ai déjà donné ma vie, mon petit gars, je donne pas mon sang en plus.

Violaine a conclu que j'étais juste bon à tenir les registres.

(chapitre 7. à suivre)

RV Pyramide

Scène coupée

Couper les rondelles de saucisson, j'ai pas tenu jusqu'à la deuxième. À peine ai-je commencé à préparer le casse-croûte, l'image de l'amputé a surgi. La lame de mon couteau sur la pièce de charcuterie, le ruban de la scie mécanique sur les doigts de l'apprenti, il y a eu un mélange, comme une superposition explosive. Je me suis retrouvé pour la seconde fois couché par terre dans le camion, mais quand je m'éveillai l'infirmière n'était pas là. Il faut saisir sa chance quand elle passe. Après c'est plus la peine. Encore une histoire de foutue.

(chapitre 6. à suivre)

RV Pyramide

Travelling avant

Une fois démontrée mon incapacité comme simple donneur, on m'a confié des responsabilités plus importantes à l'Amicale. J'étais chargé de rassurer les nouvelles recrues avant la première ponction. Je me tenais tout vigoureux dans l'entrée, je pressais un tampon rougi à la saignée de mon bras et je disais aux arrivants que ça ne faisait pas mal. « C'est rien du tout, une vraie rigolade ! » voilà ce que j'ajoutais en conclusion, mais Violaine m'a fait remarquer qu'il n'était pas bon de minimiser la gravité du don, qu'il fallait au contraire valoriser l'engagement des bénévoles. « Si tu crois, me dit-elle, qu'ils viennent juste pour manger une rondelle de saucisson après le prise de sang, tu te goures. Il leur faut de l'héroïque, une épreuve à surmonter, un dépassement de soi-même. Sinon faudra les payer, y a plus d'Amicale qui tienne. » Et elle m'a encore changé de poste.

(chapitre 5. à suivre)

RV Pyramide

Scène d'amour

J'ai fini par dire oui. Je me suis retrouvé le mois suivant à monter dans le camion de la Croix Rouge qu'on avait garé devant l'école, j'ai retroussé la manche de ma chemise et j'ai tendu mon bras. L'infirmière m'a posé le garrot, elle a palpé ma veine, elle a passé le désinfectant, elle dénudé son aiguille, et c'est à ce moment là que j'ai perdu connaissance. J'avais oublié que je ne supportais pas la vue du sang, l'idée-même du sang, enfin le mien, celui des autres c'est pas pareil. Quand je suis revenu à moi, on m'avait allongé par terre, l'infirmière accroupie me pressait un chiffon mouillé sur les tempes et me parlait à l'oreille. Son visage était tout proche du mien, et je vis qu'elle n'était pas inquiète. Je vis aussi la lumière jouer dans le duvet de sa joue. Un de ses cils détaché faisait comme un coup d'ongle émouvant sur sa pommette. J'étais prêt à l'aimer pour toujours lorsque je remarquai le regard désapprobateur de Violaine, pendant qu'elle rayait mon nom du registre des donneurs. Puis elle se leva de son bureau et elle sortit du camion.

(chap 4. à suivre)

RV Pyramide

Scène de crime

Je me souvenais du jour où l'apprenti avait eu le doigt pris dans le ruban de la grande scie mécanique. Tout le morceau avait sauté d'un coup, deux phalanges par terre, le gamin gueulait en se tenant la main, et le sang jaillissait à la racine, chaque battement de cœur giclait tout rouge dans la poussière. Je m'étais dit « toi mon petit t'as trop reluqué la patronne au lieu de contrôler ta scie. » A croire qu'elle le faisait exprès, de se tenir comme ça en biais dans l'atelier, accoudée à un établi, la main posée sur le col d'un outil, le genou appuyé contre une pièce en suspens, ou la taille courbée comme une arche de fenêtre au ponçage. Ça va bien pour un visiteur désœuvré comme moi, qui se laisse pas distraire de ses rêves, ou un blasé comme Miguet, tout à son ouvrage et à la satisfaction du client, mais avec un jeune qui doit tout apprendre et qui veut tout découvrir, un qui arrive pas encore à trier, là, pas de doute, c'est un crime.


(chapitre 3, à suivre)

RV Pyramide

Scène de transition

J'étais assis en équilibre sur une poutre, dans l'atelier. Violaine poursuivait sa démonstration, elle repassait toutes ses bonnes raisons au rythme même du rabot que Miguet faisait courir sur une planche. Sans doute n'écoutait-il pas plus que moi. Il connaissait déjà la chanson. Les copeaux réguliers qui tombaient sous ses mains recouvraient le sang imaginaire, et Violaine continuait son discours plein de conviction, sans se douter qu'elle se vidait lentement de sa substance. « Le sang faut pas le gaspiller ! » s'écria-t-elle soudain, en bonne gestionnaire des stocks de l'Amicale des Donneurs Bénévoles. Dompté, j'arrêtais aussitôt l'hémorragie, mes yeux résorbèrent les flaques invisibles, épongèrent le gâchis, rincèrent tout l'atelier, puis revinrent se poser sur le pied de la Présidente. Il était toujours aussi blanc, aussi vif, et la veine intacte apparaissait par transparence.

(chapitre 2, à suivre)

RV Pyramide

Scène d'exposition

Je n'avais pas tellement envie de devenir donneur de sang bénévole, mais Violaine, la présidente de l'Amicale, ne se laissait pas décourager si vite. Ses arguments ne manquaient ni de sincérité, ni de pertinence. Et sa cambrure de pied était bien charmante. Pendant qu'elle m'expliquait comment il lui fallait trouver de nouveaux donneurs, et pourquoi les besoins augmentaient sans cesse, je regardais la petite veine tentatrice battre à sa cheville, je me figurais enfoncer un trocard d'acier sous sa peau diaphane et lui placer un cathéter. J'ouvrais la petite vanne. Le sang, lisse comme du vin, se mettait à couler dans la sciure de bois, d'abord goutte à goutte, puis d'un filet continu, tranquille et généreux, emplissant le creux des copeaux qui jonchaient le sol, irriguant peu à peu toute la menuiserie de Monsieur Miguet, le mari de Violaine.

(premier chapitre d'un texte en cours d'écriture, Marathon du 28-30 mai 2010, à suivre)

1, 2, 3.... écrivez

mercredi 19 mai 2010

mercredi 5 mai 2010

le journaliste, Zéphir et les (h)auteurs




cliquez sur l'image pour agrandir


vendredi 30 avril 2010

Ceci est...


L'Exposition universelle !!!

Débauche de matériaux, de lumière, de hauteurs, d'expansions artificielles, relatives, restreintes.
Il paraît qu'y sont présentées des vues sur le futur.

Asseyons-nous, prenons le temps de la réflexion, avant de rajouter de la matière au monde, dont on ne sait que faire.

Universel ? partager quoi ? la pulsion de conquérir le monde, sur le corps de l'autre ?

" Dans la créolisation, le territoire n’existe pas.
(...) Il y a la poétique de l’errance. L’errant est celui qui a un lieu, mais ce lieu n’est plus un centre.
(...) J’essaie de voir toute la diversité intérieure, celle qui reste ouverte, qui ne fonde pas le territoire, qui ne forme pas de racine unique, qui ne fonde pas une histoire, une langue, mais qui semble se déployer en faisceaux. "

(
extrait de l'entretien avec Patrick Chamoiseau, in la revue "Nuits Blanches")

mardi 20 avril 2010

mercredi 31 mars 2010

A mes camarades et mes ami(e)s


... la vita nova selon Jean-Pierre Martin


Ces moments où l'on désire, contre l'habitus, changer de vie, d'avis, de voix, de nom, de langue ou de corps, ces efforts presque surhumains en vue de muer, muter, se rendre méconnaissable aux yeux des autres, ces événements épuisants, où tout à coup l'être de corps et d'esprit que l'on croyait formé à jamais, aussi rigide qu'une ossature, se démantèle et s'ouvre à d'autres possibles, toutes ces expériences provisoires d'autodissolution conduiraient à l'autodestruction si ne se dessinait, comme une chance, le possible d'une vita nova.
La vita nova donne à l'apostasie un horizon existentiel.

Extrait de "Éloge de l'apostat, Essai sur la vita nova" de Jean-Pierre Martin
coll. Fiction & Cie, éd. Seuil, mars 2010

vendredi 19 mars 2010

Frédérick Houdaer vs Alain Fisette

Frédérick Houdaer (dit "le franco-belge")
vs
Alain Fisette (dit "le kébékois") !


Les deux auteurs s'affronteront lors d'une lecture poétique strictement

interdite aux moins de 18 ans
(il ne sera question que des rapports homme-femme)

le MARDI 23 mars
à 19h, à la librairie À plus d'un titre
(4 quai de la Pêcherie
69002 Lyon, métro Hôtel de ville).
Entrée libre.


la veille, le lundi 22 mars, de 18h à 21h,

Frédérick Houdaer dédicacera son

dernier recueil dans les locaux d'Aleph-Ecritures
(12 bis rue Aymé Collomb, Lyon

3ème).

dimanche 14 mars 2010

Origine, entre autres

Je viens d'un monde qui sent la limaille de fer
Je viens d'un monde où l'on enterre l'animal avec ses mains
Je viens d'un monde où le travail est salissant
Je viens d'un monde de mineurs et de maçons

La suite est longue

Je viens d'un monde qui s'éloigne

D'un temps qui me quitte

Pas de nostalgie
car je vis dans le monde de maintenant

Je viens d'un monde où le vin est abondant
et corrosif

Rouille
Belle rouille !

lundi 8 mars 2010

La nuit est longue aux insomniaques

1-
S'avance sur la scène, maigre bout d'arrogance
(Voix of) L'ascenseur est bloqué au trois centième étage!
Elle tient dans sa main une pince à vélo
Une pince à lover dans ses bras les chimères
Greffées un soir de pluie -ploc-ploc-ploc- et d'ennui
(Voix off) On étouffe! Il fait chaud! ça sent le renfermé!

2-
Elle donne à ses jambes des airs de matador
Elle voudrait réveiller ses colères apaches
(Voix offf) On décroche! On décroche! Appelez les pompiers!
La lance à incendie se repose en coulisse
Une lance à noyer dans ses yeux de Bengale
Rivières gourmandes, torrents carbonisés

3-
(Voix offff) L'alarme, je te dis! Appuie encore!
S'avance sur la scène, maigre bout d'innocence
Sa gorge a des relents de souvenirs joyeux
A la corde d'un arc, sa flèche empoisonnée
(Voix offfff) Si vous ne venez pas très vite on va s'écrabouiller!
Vise au front l'infortuné souffleur

4-
Exécution! La fille à la tête de lion
Bave un fâcheux sourire en lèvres effilées
S'avance sur la scène, maigre bout d'horrisible
(Voix offffff) ça grince! les cables vont bientôt péter!
Et tire à bout cinglant sur un ange innocent
Assoupi d'aise au premier rang des fauteuils d'orchestre

5-
Cauchemar! Le sang ruisselle, dessine une infime courbure
Entre deux talons richelieu!
Hauts cris de velours rouge, les rideaux s'enveniment
(Voix offfffff) Tant pis on va rater le début du spectacle...
La fille carnassière plante ses banderilles
De sa pince à vélo arrache les faux cils

6-
La belle a des allures de pouliche fiévreuse
Va d'un galop rapide aux premières rangées
Un souffle une vapeur embrume ses cheveux
(Voix offffffff) On met combien de temps pour tomber jusqu'en bas?
De sa pince à vélo arrache la semence
Des moquettes aristocrates - et tombe le silence

7-
(Voix offfffffff) On va tomber! On tombe! J'ai un pied dans la tombe!
La fille a posé l'ange sur le tapis de danse
Il lui reste trois plumes, un oeil cabossé
Enrubanné de bleu à la sauce aigre-douce
Une fiente d'oiseau collée à son épaule
Ci-gît sous les haubans un ange supplicié

8-
S'avance sur la scène maigre bout de revanche
(Voix offffffffff) AAAAAAAAAHHHHHHH!!!!!!! Splash
Fracassé l'ascenseur en bas de l'escalier
Dehors le vent du nord redouble d'insolence
Elle a pris son manteau et sa pince à vélo
Enjambé les débris de vers indigestes
Quand le matin s'annonce, un réveil à la main.

(Voix d'outre tombe) On aurait mieux fait de monter à pied

mercredi 3 mars 2010

bastringue et tour de vis


La roue s’élance. Au pas. Au pas. Au pas.
La vitesse se contient, rassemble ses forces pour mieux s’élever. Des lames mécaniques font tanguer mon vaisseau. Tout doucement d’abord, le siècle a mis à mal les rouages de mon engin. Puis le moteur se met en branle écrasant plusieurs nichés de chats coincés sous ses roues. Enfin, le bastringue nous délivre et sa rythmique écaillée couvre enfin les grincements des machines. Mon cœur en suspens pose les armes. Il se nourrit du rêve permanant qu’on lui mente. Il aime les histoires. Celles du baron de Münchhausen, de Phileas Fogg et du Taugenicht. Ses battements, fiévreux, accompagnent un décollage imminent. Dans l’obscurité du brouillard, mon regard se porte vers les astres radieux que je m’apprête à rejoindre.

Suis-je en vie ?

Les chevaux accélèrent. Je suis seul à bord. Ma carcasse étincelle au son des cuivres. Depuis le grand platane là-bas, je le sais, on ne voit que moi. Les grandes ailes rouges de ma Torpedo s’étirent. Narguant les planètes dont elle dépasse la course. Dans ce monde qui va de plus en plus vite, la foule se fige. J’aperçois cette petite fille. Sa frange, ses nattes. Avec sa grand-mère, sur les marches, au loin, du grand palais. C’est la femme que j’épouserais. Comment s’appelle t’elle ? Elle réapparaît toutes les huit secondes. La pellicule d’un film au ralenti. Je ferme mes yeux. Je compte. Lorsque j’ouvre mes paupières, elle est encore là.

Le carrousel progresse et s’envole. Son ressac me grise tandis que le piano à manivelle fige le brouhaha des plaisanciers qui se baffrent de gaufres. Au centre, l’armée des singes frappe des cymbales. Leurs rictus crissent. Ils font un tour et regagnent leur nichoir après chacun de mes passages. Réglés sur du papier à musique. Je m’enivre des sucres absorbés. Le manège s’élève au dessus de la ville. Je me laisse faire et deviens l’enfant qu’il porte. Quelque soit la valse et le train, je ne réussis à atteindre les chevaux derrière lesquels ma voiture galope. Mais ma joie à raison de cette contrariété. Ceux qui me suivent ne me rattrapent non plus jamais. Je lévite dans une apesanteur de gloire, et j’ai touché la lune. Une douzaine de fois.

Puis, subrepticement, vint un moment, je me rappelle très bien de ce moment où, au plus entraîné de sa course, il y a la première note décadente. Celle qui appelle la chute. Comme une tâche d’huile qui s’étend, la mécanique commence à se corrompre. Le mouvement qui l’entraînait il y a un instant à s’affranchir de sa lourde pesanteur, raidit et freine à présent l’ascension du carrousel. « Tu es libre de t’envoler, je vais t’aider à t’envoler. Mais tu ne voleras pas sans moi, ricane t’il. » C’est le sac de sable qui fait monter le bouchon de liège auquel il est attaché et qui précipite sa chute lorsque le bouchon finit par le dépasser dans les airs. Le chapeau de la cime tombe dans l’abîme. Sourds à mes appels, les chevaux ralentissent en effet. Leur fatigue sourde est inévitable. La cloche retentit. Engage t’elle les enfants environnant à venir se rapprocher ou agit-elle seulement à extirper les apprentis cosmonautes de leur rêve. La grisante chevauchée se fige petit à petit…

Et l’immobilisme finit par triompher de la campagne qui hier se soulevait toute entière…

Je doute à mon tour. Celle qui m’accompagne ce mercredi à nouveau, cette femme qui est ma mère, a-t-elle pensé à acheter plusieurs jetons ? Le tour du monde pour quelques pièces de fausses monnaies ne vaut-il pas d’en posséder des coffres entiers ?

Le cinéma, le cirque et même le théâtre sont invoqués par ma mère pour décrire le saut d’humeur qui m’anime alors. Traînant des pieds, j’exprime mon souhait de changer de famille. A notre retour, le chat étire ses babines. Poussière de moustache sur museau gris, Pistache donne à la lune qu’il mimait sur le grand fauteuil, des airs de Pompadour enfarinée.

La moindre idée


mardi 2 mars 2010

au jour le jour

chaque matin des 31 jours du mois de mars,
8 (h)auteurs se donnent le mot
pour un texte court, un dessin, un rébus, une photo...
à la fin, 248 productions
à lire, écouter, exposer, regarder, feuilleter...

le concept est à déguster à la galerie 4 Barbier de Nîmes
à qui nous l'avons emprunté

pour se mettre en appétit, les mots du jour :

tempête - maquis - taire - écart - marge - dimanche - phasme
saccage - caravane - bucher - voler - aiguille - scruter - capharnaüm - chiure - stupeur - faim - manivelle - océan - résultats - moleskine - zigzag - sang-froid - babil - cliché - osmose - désolé - mousse - animal - musique

dimanche 28 février 2010

Patrick Ravella dans Livre & Lire de l'ARALD


cliquer sur l'image ci-dessus pour lire plus confortablement...



vendredi 19 février 2010

Portraits crachés au Réverbère


cliquer sur l'image pour télécharger le recueil des textes des (h)auteurs

lundi 15 février 2010

Engelures de Frédérick Houdaer



Dans "ENGELURES", Frédérick Houdaer délivre 77 portraits de femmes… 77 poèmes dé(sen)chaînés, (dés)enchantés, (dés)envoûtés... et sans parenthèse. Ni point de suspension.

dimanche 7 février 2010

quand les temps sont durs

C'est vrai qu'il en faut des épaisseurs de peau pour ne pas céder aux frimas, aux mois de sécheresse, aux réverbérations brûlantes de midi. Ce que je fais ? Je danse. Ou je plaque tout mon corps, torse nu, contre le carrelage, je m'enfouis dans le sable, je grossis derrière un tronc d'arbre dont je ne laisse dépasser qu'un oeil. Je me love dos rond, je plante dans ma main mes dents. Je fais l'œuf qui a un cœur.

mercredi 27 janvier 2010

La dernière chambre, de Laurence-Loutre Barbier








pour voir le texte en plus gros, cliquer dessus

Leïla Lovato,
extrait de la page ÉCRITS du Bloc-Notes de la MAPRA, février 2010

vendredi 15 janvier 2010

actualité de Leïla Lovato

* Elle lit
Lecture de poésies et correspondances de John Keats, en prélude à l'avant-première d'un film qui lui est consacré
Festival du Cinéma Brtitannique, Cinéma Le Zola, en collaboration avec la librairie "Lettres à croquer",
à Villeurbanne, samedi 30 janvier.


*
Elle est jouée
"Quelqu'un vient et ce n'est pas la mer", Fantaisie poétique avec orchestre de poche,
sera repris par le Collectif Arts Mobiles, en ouverture de la Fête du Livre jeunesse de Trévoux, le vendredi 22 janvier.

mercredi 13 janvier 2010

vernissage José Arcé - 5 février



l'occasion d'une visite non-guidée par les (H)

lundi 11 janvier 2010

Les (h) au Réverbère - textes

avant une nouvelle expérience en "confrontation" avec les oeuvres exposées à la Galerie Le Réverbère, retour en textes sur la table ronde spirite et littéraire que nous avons proposée en octobre dernier autour des photos de Delphine Balley.



les textes sont à télécharger

jeudi 7 janvier 2010

une année explosive

c'est tout le mal que je nous souhaite...